Se sentir bien à l’école : à quelles conditions ?
Tout le monde sait que pour apprendre dans de bonnes conditions, il faut se sentir bien dans sa peau. Mais, de façon un peu plus précise, qu’est-ce que cela signifie ?
Se sentir bien dans sa peau à l’école, c’est d’abord et avant tout ne pas avoir en permanence peur de se tromper. C’est en réalité ne pas avoir peur d’être mal jugé, voire moqué, réprimandé ou humilié par autrui lorsque, participant ou intervenant, on commet une erreur, ce qui est incontournable lorsqu’on apprend.
Se sentir bien dans sa peau à l’école, c’est sentir que l’on a sa place dans toute réflexion ou recherche, comme chacun des membres du groupe auquel on appartient, et quel que soit son niveau d’expérience dans un secteur de la connaissance ou un autre.
Se sentir bien dans sa peau à l’école, c’est par voie de conséquence tout simplement pouvoir être soi-même, pouvoir s’affirmer individu unique, tout en étant respecté de ses pairs et de l’enseignant.
Se sentir bien dans sa peau à l’école, c’est donc finalement avoir le droit de mettre en œuvre librement à tout moment l’ensemble de ses propres capacités pour comprendre et apprendre, qu’elles soient intellectuelles, psychoaffectives ou physiques.
Personne me semble-t-il ne contestera ce qui précède.
Mais alors, c’est tout simple, et pourquoi n’est-ce pas toujours le cas ?
Dans un groupe, afin qu’une dynamique relationnelle positive s’instaure, entre les élèves, entre ces derniers et l’enseignant, et vice versa, il ne suffit pas de le souhaiter. Encore faut-il que l’enseignant, ayant d’une part reconnu les capacités de ses élèves, leur fasse confiance, et d’autre part dispose des moyens adéquats pour faire naitre et perdurer une telle ambiance de travail.
Au-delà d’un certain nombre de valeurs à faire respecter à tout instant, dont le respect de soi et des autres au niveau comportemental, un enseignant doit disposer d’outils et de pratiques pertinents pour que chaque individu puisse, dans l’action, solliciter les nombreuses capacités qui sont les siennes pour comprendre et apprendre.
Dans cette perspective, l’approche pédagogique créée par le mathématicien Caleb Gattegno (1911-1988) et nommée « Subordination de l’Enseignement à l’Apprentissage » (expression qui peut paraître absconse), consiste tout simplement à proposer un enseignement actif et heuristique respectant l’intégrité de chacun dans le cadre d’une évaluation formative interactive continue et d’un enseignement différencié.
La pratique de cette approche, que des associations, dont Une Education Pour Demain créée par et pour des enseignants, s’attachent à promouvoir, est facilitée par l’utilisation d’outils comme la lecture en couleurs, le Silent Way, les géoplans, les réglettes Cuisenaire, la grammaire en couleurs, la moisson des formes et les didacticiels la lecture infuse, dictées en couleurs ou s’éduquer à orthographier.
Maurice Laurent, le 12 février 2016
Crédits photos : UEPD
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